Eglise Saint Saturnin Commune de Chouppes
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La Commune de Chouppes, au pied de la hauteur occupée par la Ville de Mirebeau rassemble les deux anciennes paroisses de Chouppes et Poligny. Le nom apparait dans les textes peu après l’an 1000 mais l’église est mentionnée dans le pouillé de l’évêque Gautier, seulement près de trois siècles plus tard. C’est-à-dire que les documents d’abondent pas sur ces origines.
L’église est placée sous le vocable de Saint Saturnin, évêque et martyr, dont la grande basilique toulousaine Saint Sernin est l’évocation la plus connue. En 1550, l’église de Chouppes est nommée Sainct Sournyn. La cure était la nomination du chapitre cathédral.
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La partie la plus ancienne de l’église est la nef. Elle peut remonter au 11ème siècle. Peu lisible du côté sud en raison de l’adjonction d’un « ballet », elle présente, du côté nord, une construction en petit appareil et des baies étroites à linteau évidé gravé de faux claveaux. Une porte en cintre dormé de petits claveaux donnait accès à l’église de ce côté ; elle est aujourd’hui murée.
Le chevet roman, plus récent, est épaulé par des contreforts rectangulaires. Comme le clocher, il peut dater du 12ème siècle.
A l’époque gothique, probablement au 14ème siècle, un portail a été ouvert dans le mur sud de la nef, préalablement renforcé. Son archivolte comprend deux voussures adoucies par un tore et retombant sur des chapiteaux. La croix en méplat qui la surmonte en suggère la datation.
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Ce n’est généralement pas par cette porte que l’on pénètre dans l’édifice mais par la porte de la chapelle tardivement construite au sud. La pierre du seuil est un sarcophage remployé et une dalle armoriée du 18ème siècle a été encastrée au-dessus du linteau.
Face à l’entrée, s’élève un autel surmonté d’un grand retable centré sur une Vierge à l’Enfant. La porte du tabernacle s’orne d’une croix garnie de feuillage et d’un pélican, symboles qui mettent en valeur l’aspect vital de l’eucharistie. Sa construction semble remonter au 17ème siècle.
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On atteint le sanctuaire roman par l’arcade de la chapelle sud. L’abside est voûtée en cul-de-four et fait suite à un chœur rallongé. Avant le percement des arcades, la base du mur était agrémentée d’une arcature. Les petites arcades de l’abside sont garnies de colonnettes. Sur leurs chapiteaux romans, on voit des oiseaux s’abreuvant à une coupe, un personnage se tirant la barbe. La baie axiale a reçu un vitrage moderne figurant Saturnin, saint patron de l’église. Une statue ancienne, mutilée, est disposée à gauche. L’autel, face aux fidèles, a été refait en 1992.
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Le clocher s’élève sur une travée carrée romane délimitée par quatre arcades en arc brisé portant une coupole sur pendentifs.
Les chapiteaux des puissantes colonnes engagées présentent uns sculpture intéressante : feuillages, personnage perçant de ses deux épées les croupes de deux lions opposés.
De tous ces chapiteaux, il faut surtout remarques le Pèsement des âmes, à gauche, du côté de la nef. Une balance forme l’axe de la composition. A droite, Saint Michel la tient d’une main ; de l’autre, il brandit un bâton crucifère, signe de son autorité reçue de Dieu. En dépit des efforts véhéments de deux diables, le fléau penche du côté de l’archange. De petits personnages nus dans des feuillages peuvent évoquer des ressuscités au jour du Jugement ; ils peuvent aussi être interprétés comme Adam et Eve dont la présence rappellerait le péché originel.
On ne quittera pas cette travée sans un regard pour la belle chaire à prêcher d’époque Louis-Philippe, fort heureusement conservée, et pour une statue ancienne de Saint-Pierre.
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En 1846, la municipalité déplore de voir, la nef « sous toit » et souhaite la voir lambrisée où plafonnée. C’est ce qui sera fait. La nef à vaisseau unique, dont les murs médiévaux présentent un fort dévers, très visible côté nord, est maintenant couverte d’un lattis.
Les statues sont des plâtres modernes, témoins des dévotions et de la générosité d’une époque. On reconnait ainsi que le Sacré Cœur, Thérèse de l’Enfant Jésus, Jeanne d’Arc et Radegonde, cette dernière très vénérée à Sainte Radegonde de Marconnay, non loin de Chouppes.
Au fond a été relégué l’ancien autel majeur. Sur le devant, le Christ en majesté est encadré par Saint Augustin et Saint Saturnin. Son tabernacle est une reproduction assez fidèle de la façade de Notre Dame La Grande de Poitiers. Œuvre d’un atelier parisien ( ? ) au 19ème siècle, il était autrefois environné d’un décor peint dû à l’artiste poitevin Honoré Hivonnait.
Contre le mur ouest, il faut surtout remarquer deux objets, mobiliers classés parmi les monuments historiques en 1967, l’église ayant été elle-même inscrite en 1925.
Les stalles – L’Assomption de la Vierge, tableau du 17ème siècle.